تبرأ ثلاثة من قادة حركة "ايرا" من التصريحات التي ادلي به زعيم الحركة بيرام ولد الداه ولد اعبيد لاحدي القنوات السنغالية الموافق ليوم السبت 11 يونيو 2016 التي دعا فيها قادة دول افريقيا السوداء الى مساعدة السود في كل من موريتانيا وتونس والمغرب.
وقال نائب رئيس الحركة ابراهيم ولد بلال وعضوي المكتب التنفيذي احمد عمو ولد محمد المصطفي ومحمد بابه، ان "مسألة التعايش بين الموريتانيين لايمكن حلها إلا عبر الموريتانيين أنفسهم ، فالحلول تأتى من الداخل وليست من خارج البلاد"، مضيفين ان ما ذهب اليه زعيم الحركة لا غير ملزم لهم ولا يمثل خط منظمتهم.
وندد البيان الذي وقعه الثلاثة، بما صوفوه الاختطاف الذي تقوم به السلطات ضد قيادات ونشطاء الحركة، منتقدين الاسلوب الذي اتخذته السلطات بحق سكان حي بوعماتو الفقير، الذي يضم اغلبية من لحراطين -حسب البيان-، الذين رحلوا قسرا لصالح التجار ورجال الاعمال.
واضاف البيان ان الاستهداف الذي تتعرض له الحركة، يأتي بعد النجاحات الدبلوماسية التي حققتها ، التي كان آخرها حصول رئيس الحركة ونائبه على جائزة "TIP".
كما اكد البيان ان حملة الاستهداف تأتي بعد سجن زعيم الحركة ونائبه 19 شهرا ظلما، وقرار الحركة التنسيق مع المعارضة ومواجهة نظام محمد ولد عبد العزيز لتعجيل ظهور نظام اكثر ديمقراطية، حيث يمكن من حل القضايا الاجتماعية والوطنية الكبرى من خلال توافق وطني مدروس.
وندد البيان بما وصفه بالعبودية العقارية التي يعاني منها المزارعون الموريتانييون وخاصة الاشد منهم فقرا "لحراطين" والعبيد.
وهذا نص البيان، كما توصلت به المشاهد:
" Nous avons suivi avec effarement et indignation les derniers événements partis de ce qui est convenu d'appeler "Edebaye Ould Bouaamatou", bidonville habité essentiellement par des familles pauvres issues de la communauté hratine, pour se solder, à la suite d'une grossière manipulation des RG de Ould Abdel Aziz, par l'enlèvement et la torture de tous les membres du Bureau Exécutif d'IRA, présents à Nouakchott.
Balla Touré, Tidjani Diop, Abdellahi Matalla Saleck, Moussa Biram, Jemal Beylil, Hamady Lehbouss, Khattri Rahel, Salem Vall, Ahmed Hamdy ont été arrêtés et amenés vers des destinations inconnues alors que plusieurs dizaines de jeunes issus d'Edebaye Ould Bouaamatou, ont été entassés dans les cachots des différents commissariats de Nouakchott.
Le prétexte du déclenchement de cette opération fut l'expulsion, manu militari, de populations démunies au profit de commerçants et de propriétaires terriens des quartiers chics de Nouakchott. La brutalité de cette opération avait provoqué la réaction de jeunes issus de ces familles qui ont résisté à des forces de l'ordre venues les jeter à plusieurs kilomètres de tous services sur des lopins de sables nus censés constituer un dérisoire dédommagement à ce bannissement caractérisé.
Mais, de façon complètement incompréhensible, le gouvernement de Ould Abdel Aziz a décidé, de profiter de la confusion qui s'en était suivie, pour régler ses comptes avec l'Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste, IRA.
Il ne nous semble pas fortuit que l'acharnement contre IRA ait coïncidé avec son extraordinaire réussite sur le plan de la diplomatie des droits de l'homme, réussite couronnée par la remise, par le Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères des Etats Unis d'Amérique, John Kerry, du Prix des Héros de la lutte contre la traite des humains (2016 TIP Heroes Awards) à son président et vice-président, Biram Dah Abeid et Brahim Bilal Ramdhane.
Il n'est pas non plus anodin que cette campagne d'éradication soit intervenue alors qu'IRA, suite à l'emprisonnement injuste et inique de ses dirigeants pendant 19 mois, ait décidé de coordonner avec l'Opposition et d'affronter le régime de Ould Abdel Aziz pour hâter l'avènement d'un ordre plus démocratique où les grandes questions sociales et nationales pourrait trouver leur solution au travers d'un consensus national mûrement réfléchi.
IRA n'a eu de cesse en ne s'arrêtera jamais de dénoncer l'esclavage foncier agricole dont souffrent les paysans mauritaniens et notamment les plus démunis d'entre eux, les Hratin et les esclaves. C'est d'ailleurs lors d'une caravane pour dénoncer cette forme de servitude que les dirigeants d'IRA furent interpelés puis incarcérés pendant si longtemps.
Depuis quelques temps, le foncier urbain fait, à son tour, l'objet d'accaparement de la part de riches hommes d'affaires souvent nouvellement parvenus. Les villes mauritaniennes agissent comme des lessiveuses géantes dont les forces centrifuges rejettent vers les périphéries, de plus en plus éloignées, les populations les plus vulnérables. Le phénomène prend une urgence toute particulière en ces temps d'accueil d'hôtes étrangers parmi lesquels on compte les principaux débiteurs du pouvoir de Ould Abdel Aziz.
A IRA, nous comprenons parfaitement le ressentis des populations d'Edebaye Ould Bouaamatou quand elles rechignent à abandonner de modestes cahuttes qui leur assuraient, au moins, la proximité des lieux d'activité et de circulation des biens même si elles n'en sont pas les bénéficiaires.
Pour nous, la question de l'esclavage et des Hratine est une question centrale. Elle structure le combat pour l'avènement d'une Mauritanie démocratique et égalitaire. Elle recouvre et englobe la lutte contre le racisme, contre l'exclusion et la marginalisation. C'est une question transnationale au sens où elle concerne toutes les ethnies et nationalités en Mauritanie, même si c'est à des degré divers.
Pour nous la question de la cohabitation entre ethnies est tout aussi fondamentale. Son exacerbation a failli coûter son existence au pays et a coûté la vie à des centaines de nos compatriotes sur ordre de représentants d'un Etat qui a agi en notre nom pour tuer, déporter et exproprier nos concitoyens. L'idée que ces crimes soient restés impunis est tout simplement insupportable.
Un début de solution avait été esquissé sous le régime de Ould Cheikh Abdallahi (excuses au nom de l'Etat, organisation du retour des déportés) mais il reste encore bien de pas à franchir pour cicatriser ces plaies et reconstruire sur des bases saines. De notre point de vue une démarche du genre Vérité et Réconciliation devrait être initiée en impliquant les victimes et ayants droits.
Cependant, à propos de ces deux questions de l'esclavage et de la cohabitation, nous tenons, en notre qualité de membres du Bureau Exécutif d'IRA, de préciser que les déclarations du président d'IRA, Biram Dah Abeid, sur une télévision sénégalaise le samedi 11 juin 2016 où il appelait les chefs d'Etat des pays de l'Afrique noire à, soit disant, "venir en aide" aux Noirs de Mauritanie, de Tunisie, du Maroc et de l'Iraq ne nous engagent pas et ne reflètent pas la position de notre organisation.
Les problèmes de cohabitation entre Mauritaniens ne pourront être durablement résolus que par les Mauritaniens, ceux de l'intérieur et ceux à l'extérieur du pays.
Les signataires
Mohamed Baba, membre du Bureau Exécutif d'IRA
Brahim Bilal Ramdhane, Premier Vice-président d'IRA
Ahmed Amou Ould Moustapha, membre du Bureau Exécutif d'IRA
Le 08 juillet 2016".
المصدر : المشاهد